Le calife bien guidé ^Aliyy était le père de Al-Haçan et de Al-Houçayn. Il était le cousin paternel et le gendre du Prophète Mouhammad. Il a grandi dans la maison du Prophète, il a été le premier enfant à entrer en Islam. Notre maître ^Aliyy était connu pour sa science et son courage. Après 4 ans et 9 mois environ de califat, notre maître ^Aliyy a été assassiné.
Le 4 ème grand calife
Le calife bien guidé ^Aliyy était le père de Al-Haçan et de Al-Houçayn. Il était le cousin paternel et le gendre du Prophète Mouhammad. Il a grandi dans la maison du Prophète, il a été le premier enfant à entrer en Islam. Notre maître ^Aliyy était connu pour sa science et son courage. Il a été surnommé Abou Tourab par le Prophète Mouhammad.
Son ascendance
Il se nomme ^Aliyy fils de Abou Talib, fils de ^Abdou l-Mouttalib fils de Hachim, fils de ^Abdou Manaf. Il est donc le fils de l’oncle paternel du Messager de Allah (Abou Talib) et le gendre du Prophète puisqu’il était marié à sa fille Fatimah. Il est le père de Al-Haçan et Al-Houçayn. Sa mère est Fatimah fille de ‘Açad, fils de Hachim.
Sa naissance
Il est né 10 ans avant que notre maître Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam ne reçoive la révélation. Il a grandi dans la maison du Prophète Mouhammad. Il était surnommé Haydarah, qui signifie lion. Il a été dit que c’est sa mère qui lui avait donné ce surnom. Il est le premier des enfants à être entré en Islam.
Notre Maître ^Aliyy a vécu auprès du Prophète Mouhammad
Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam avait deux oncles paternels. Suite à une grande épreuve qui s’est abattue sur Qouraych, Abou Talib qui est le père de ^Aliyy s’est retrouvé avec peu d’argent pour élever ses enfants. C’est pourquoi le Messager a pris ^Aliyy chez lui tandis que Al-^Abbas, qui est aussi le frère de Abou Talib et l’oncle du Prophète, a pris en charge Ja^far. Ils ont ainsi allégé la charge à Abou Talib.
Le quatrième calife
^Aliyy est le quatrième grand calife de l’Islam, il a succédé à notre maître ^Outhman. ^Aliyy était l’un des conquérants les plus reconnus. Il était un modèle pour les ascètes et faisait partie des plus réputés des orateurs, des éloquents et des savants qui œuvrent conformément à leur science.
Son surnom Abou Tourab
Pour ce qui est de son surnom Abou Tourab, c’est le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam qui le lui a donné. Un jour, le Messager est entré chez Fatimah, sa fille qui était l’épouse de ^Aliyy, et l’a interrogée au sujet de ^Aliyy. Il lui a dit :
أين ابن عمِك
(‘Ayna bnou ^ammik)
« Où est le fils de ton grand oncle paternel ? »
Elle a répondu :
« Il est là-bas, allongé dans la mosquée. »
Le Messager de Allah est alors parti le voir. Il l’a trouvé allongé mais sa cape avait glissé de son dos. Le Prophète s’est mis à enlever le sable (tourab) qui était collé à son dos en lui disant :
اجلس أبا تراب
(‘Ijlis ‘aba tourab)
« Assieds-toi Abou Tourab. »
Personne d’autre que le Messager de Allah ne lui a donné ce surnom et c’était son préféré.
Description de l’imam Ali (^Aliyy)
Notre maître ^Aliyy était de taille moyenne et avait de larges épaules. Il était beau, courageux et faisait preuve d’ascétisme. Des compagnons l’ont décrit comme un homme fort ayant de la sagesse, de l’éloquence et parlant peu. C’était un homme de science, détaché du bas monde.
Son physique
Notre maître ^Aliyy, que Dieu (Allah) l’agrée, était mat de peau, de taille moyenne. Il avait un beau visage de grands yeux très noirs et une large barbe blanche qu’il ne teignait généralement pas. Il l’avait teinte seulement une fois avec du henné puis avait abandonné cette pratique. Ses épaules étaient larges. Il avait en outre les mollets développés et fins à leurs extrémités, tout comme ses avant-bras.
Ses qualités morales
Notre maître ^Aliyy était souriant, il était parmi les plus courageux des compagnons. Il était de ceux qui avaient le plus de connaissances pour juger et de ceux qui étaient les plus ascètes dans le bas monde. Il ne s’était jamais prosterné pour une idole. Il n’a jamais combattu quelqu’un sans avoir le dessus, il était toujours victorieux.
Sa tenue vestimentaire
^Aliyy était un homme modeste qui ne recherchait pas les plaisirs d’ici-bas. Il portait des vêtements très simples, parfois très usés. Bien qu’étant calife, il ne portait pas de vêtement luxueux ou de longue cape qui traîne par terre comme on le voyait des monarques de l’époque, mais plutôt des vêtements arrivant mi-mollet conformes à sa modestie et son ascétisme.
Il avait un bâton avec lequel il se déplaçait dans les marchés. Il ordonnait aux gens de faire preuve de piété à l’égard de Allah et de vendre correctement. Il leur disait :
« Soyez larges lorsque vous mesurez ou pesez pour les gens. »
Il portait parfois un bandeau de couleur noire autour sa tête et parfois un turban noir. Comme notre bien-aimé Mouhammad avait mis un turban noir en laissant pendre une partie de son extrémité le jour de la conquête de la Mecque.
Notre maître ^Aliyy portait à la main gauche une bague sur laquelle était inscrit :
« محمد رسول الله »
(Mouhammad raçoulou l-Lah)
« Mouhammad le Messager de Allah »
et :
« لله الملك »
(Lil-Lahi l-moulk)
« A Allah la souveraineté [absolue] ».
Sa description par Dirar As-Souda’iyy
Mou^awiyyah a demandé à Dirar : « Décris moi ^Aliyy. » Dirar a répondu : « Décharge moi de cela. » Mais Mou^awiyyah a insisté.
Dirar As–Souda‘iyy a alors dit :
« S’il est nécessaire que je le décrive, par Allah, il était très fort, il parlait peu mais bien, ses jugements étaient justes, la science émanait de tout son être et la sagesse jaillissait de sa bouche. Le bas monde et sa beauté l’ennuyaient et c’est sa solitude dans la nuit qui le distrayait. Une éloquence extraordinaire et une méditation profonde le caractérisaient. Il était parmi nous comme l’un d’entre nous. Il nous répondait lorsque nous l’interrogions et il était tellement proche de nous que nous nous adressions à lui sans que sa prestance soit un obstacle. Il avait beaucoup de respect pour les religieux. Les pauvres avaient toute leur place dans ses assemblées. Le fort dans son tort n’avait pas d’espoir et le plus faible ne désespérait pas de sa justice. Je témoigne qu’une fois, alors que la nuit était tombée et que les étoiles étaient nombreuses dans le ciel, je l’ai vu tenir sa barbe dans sa main et s’agiter comme s’il souffrait. Il pleurait comme celui qui est chagriné en disant : “Ô toi bas monde, tente autre que moi ! C’est à moi que tu te montres, devant moi que tu t’exhibes ? détrompe toi ?! Je t’ai divorcé par trois fois et il n’y a pas de reprise. Ta longévité est courte et ta beauté minime. Malheur, malheur à celui qui a peu de provisions pour le long voyage et la solitude du chemin.” »
C’est alors que Mou^awiyyah s’est mis à pleurer. Il a dit : « Que Allah fasse miséricorde à Abou l-Haçan, il était par Allah comme tu l’as décrit. Quel est ton chagrin à son sujet, Ô Dirar (maintenant qu’il est mort) ?» Il lui a répondu : « Mon chagrin est celui de la femme dont on a égorgé l’unique enfant dans ses bras. »
L’Imam Ali (^Aliyy), l’ascète
Notre maître ^Aliyy était détaché de la vie d’ici-bas, il n’accordait d’importance ni aux biens matériels ni à l’argent (c’est-à-dire que son coeur n’y était pas attaché). Le Prophète Mouhammad a demandé à Dieu d’accorder à notre maître ^Aliyy de faire preuve d’ascétisme dans ce bas monde.
Le Prophète parle de ^Aliyy l’ ascète
^Ammar Ibnou Yacir, que Allah l’agrée, a rapporté : « Le Messager de Allah a dit à ^Aliyy :
، إن الله قد زيّنك بزينة لم يزين العباد بزينة أحبَّ منها
. هي زينة الأبرار عند الله ، الزهد في الدنيا
“فجعلك لا ترزأ من الدنيا ” أي لا يصيب من الدنيا
“ولا ترزأ الدنيا منك شيئًا ، ووصب لك المساكين ” أي أ دام لك المساكين
فجعلك ترضى بهم أتباعًا ويرضون بك إمامًا
(‘inna l-Laha qad zayyanaka bizinatin lam youzayyini l-^ibada bizinatin ‘ahabba minha, hiya zinatou l-‘abrar ^inda l-Lah, az–zouhdou fi d-dounya. Faja^alaka la tarza’ou mina d-dounya “‘ay la yousibou mina d-dounya” wala tarza’ou d-dounya minka chay’a, wawasaba laka l-maçakin “ay ‘adama laka l-maçakin” faja^alaka tarda bihim ‘atba^an wayardawna bika ‘imaman)
« Allah t’a embelli par une parure. Il n’a pas accordé meilleure qu’elle aux autres gens. C’est la parure des bienfaisants et pieux selon le jugement de Allah. Il s’agit de l’ascèse dans le monde. Il a alors fait que tu ne t’attaches à rien du bas monde et que le bas monde ne prenne rien de toi. Il a fait que les pauvres t’aiment et te suivent, que tu sois satisfait d’eux comme partisans, et qu’eux soient satisfaits de toi en tant qu’imam. »
Notre maître ^Aliyy ne cherchait pas la richesse
Un jour Ibnou t-Tayyah est venu à ^Aliyy et lui a dit :
« Emir des croyants, le trésor public des musulmans s’est rempli d’or et d’argent. »
Alors ^Aliyy a dit :
« Allahou ‘akbar »
c’est-à-dire « Dieu est tout puissant » et il s’est relevé en s’appuyant sur Ibnou t-Tayyah. Ils se sont rendus au Trésor des musulmans (baytoul-mal), c’est-à-dire au trésor public. ^Aliyy a alors dit :
« Ô, toi la jaune et toi la blanche, allez entraîner quelqu’un d’autre que moi »
(ici la jaune et la blanche signifient l’or et l’argent) et il a distribué tout ce qu’il y avait jusqu’à ce qu’il ne reste ni dinar ni dirham (dinar ce sont les pièces d’or et dirham ce sont les pièces d’argent). Puis il a ordonné qu’on nettoie la pièce et y a accompli deux rak^ah.
Il a été rapporté qu’une autre fois, il est rentré dans cet endroit et y a vu quelques richesses. Il a alors dit :
« Je ne veux pas voir cela ici alors que des gens sont dans le besoin. »
Il a ordonné que ces richesses soient partagées et elles l’ont été. Il a ordonné qu’on nettoie cette pièce et il s’y est endormi.
Notre maître ^Aliyy n’a pas profité de l’argent du Trésor pour s’enrichir personnellement ou pour assouvir ses passions comme cela était vu des monarques de son époque. Il pensait avant tout au bien-être des musulmans. Il recherchait l’agrément de Dieu et la réussite dans l’au-delà.
^Aliyy vivait modestement
Un jour, ^Aliyy, que Allah l’agrée, est monté sur le minbar et a dit : « Qui veut acheter mon épée que voici ? Si j’avais eu le prix d’un pagne je ne l’aurai pas vendue. » C’est alors qu’un homme s’est levé et lui a dit : « Moi je te prête l’argent d’un pagne. »
Une autre fois, des gens l’ont blâmé pour ses vêtements et il a dit :
« Qu’avez-vous avec mes vêtements ? C’est mieux ainsi afin de ne pas tomber dans l’orgueil et que les musulmans prennent exemple sur cela. »
En effet, la tenue modeste de notre maître ^Aliyy témoigne de son humilité et de son ascèse.
Le grand mérite de ^Aliyy, l’imam Ali
^Aliyy avait un mérite particulier. Il avait beaucoup de science, le Prophète en a témoigné. Il a dit ce qui signifie :” Je suis comme une ville de science et ^Aliyy en serait la porte.“
Mise en garde particulière contre le fait d’insulter ^Aliyy
‘Ahmad et Al-Hakim, et d’autres que ces deux-là, ont rapporté que le Messager Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
من سبَّ عليًا فقد سبَّني ومن سبَّني فقد سبَّ الله
(Man sabba ^Aliyyan faqad sabbani waman sabbani faqad sabba l-Lah)
« Celui qui insulte ^Aliyy, c’est comme s’il m’avait insulté. Et celui qui m’a insulté, c’est comme s’il avait insulté Dieu (Allah). »
Insulter ^Aliyy est un grand pêché. Ainsi, celui qui insulte ^Aliyy, qui le déteste et qui ne l’aime pas est un grand pécheur. Et ceci est une mise en garde contre l’insulte de ^Aliyy.
Mouslim et d’autres ont rapporté que notre maître ^Aliyy a dit :
« C’est la promesse que le Prophète, qui ne lit pas et n’écrit pas, m’a faite, que ne m’aimera que le croyant et ne me détestera que l’hypocrite. »
Si insulter un musulman ordinaire est un grand péché, que dire alors de celui qui insulte notre maître ^Aliyy ?
Le Prophète a transmis sa bannière à ^Aliyy
Dans le sahih de Mouslim est parvenu que ^Amir Ibnou Sa^d Ibnou Abi Waqqas a rapporté d’après son père qu’il a dit :
« Mou^awiyah Ibnou Abi Soufiyan a ordonné à Sa^d d’insulter ^Aliyy, celui-ci a refusé. Mou^awiyyah a alors demandé : Qu’est-ce qui t’empêche d’insulter Abou Tourab (c’était le surnom de ^Aliyy) ?
Il lui a répondu :
Pour répondre à ta question, trois paroles du Messager de Allah m’en empêchent. Et c’est pour cela que je ne l’insulterai jamais. Posséder une seule d’entre elles vaut mieux pour moi que les biens les plus précieux. »
C’est alors que Sa^d a cité ces trois choses :
1. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a chargé ^Aliyy de rester derrière lui, quand il est parti pour une des conquêtes, ^Aliyy lui a dit :
« Ô Messager de Allah, tu m’as laissé avec les femmes et les enfants ? »
Le Messager de Allah lui a répondu :
أما ترضى أن تكون مني بمنزلة هارون من موسى إلا أنه لا نبي بعدي
(Ama tarda’ an takouna minni bi-manzilati Harouna min Mouça ‘illa ‘annahou la nabiyya ba^di)
« Ne voudrais-tu pas être pour moi ce que Haroun fut pour Mouça ? Mais il n’y a plus de Prophète après moi. »
Haroun et Mouça étaient tous deux Prophètes.
2. Je l’ai entendu dire le jour de la bataille de Khaybar :
لأعطين الراية رجلاً يحب الله ورسوله ويحبه الله ورسوله
(La’ou^tiyanna r-rayata rajoulan youhibbou l-Laha waraçoulahou wayouhibbouhou l-Lahou waraçoulouh)
« Je donnerai la bannière à un homme qui aime Allah et Son Messager, et que Allah aime et que Son Messager aime. »
Le compagnon a dit :
« Nous avons tous souhaité être cet homme. »