La science c’est la connaissance de la réalité d’une chose, on acquiert donc une science qu’après avoir accompli un effort pour atteindre cette connaissance. La science est un tronc qui a de nombreuses branches comme les sciences ayant trait aux dogmes, aux langues, aux biographies, aux généalogies, mais aussi comme la biologie, les mathématiques, la physique, la chimie ou encore l’informatique. Pour ces sciences et toutes les autres, l’homme doit consentir de grands efforts pour les comprendre et les maîtriser.
Notre religion donne une grande importance à la science, Allah, exalté soit-Il, dit : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas » (Coran 96/1-5). A travers ces versets clairs ordre a été donné au Prophète (
) ainsi qu’à chaque individu de la Oumma de lire et d’apprendre toute science qui pourrait lui être profitable, ou profitable à autrui, dans sa religion ou dans sa vie d’ici-bas. Cet ordre a été accompagné d’une autre preuve divine montrant que les oulémas ont une haute position dans l’Islam, cela est rappelé à de nombreuses reprises dans le Noble Coran : « Allah atteste, et aussi les anges et les doués de science, qu’il n’y a point de divinité à part Lui, le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage ! » (Coran 3/18) ; ou encore : « Dis : « Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? » (Coran 39/9) ; ou bien : « Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir » (Coran 58/11). Ces versets indiquent de manière évidente que ceux qui attestent de l’unicité absolue d’Allah, exalté soit-Il, sont Allah lui-même, Ses anges ainsi que ceux qui sont doués de science, il y a là la preuve claire que les oulémas se distinguent de ceux qui ne savent pas grâce à leur science, leurs connaissances et leur compréhension.
Le Prophète (
) a dit : « Allah et Ses anges ainsi que les habitants des cieux et de la terre et même la fourmi dans sa fourmilière et le poisson au fin fond de la mer prient pour ceux qui enseigne le bien aux gens » (Tirmidhî) ; ou : « Celui à qui Allah veut du bien, Il lui apprend sa religion » (Boukhari) ; ou : « Celui qui suit une voie sur laquelle il recherche une science, alors Allah l’aidera à marcher sur la voie qui mène au Paradis » (Mouslim).
Ces bienfaits et mérites ne concernent pas seulement l’apprentissage des sciences religieuses – lesquelles sont les premières sciences que se doit d’apprendre chaque musulman afin de connaître sa religion – mais ils s’étendent également à toutes les sciences qui peuvent être profitables au musulman dans sa vie quotidienne, tant que celles-ci ne rentrent pas en contradiction avec les buts de la Charia. Les sciences profanes sont nécessaires pour le développement de la vie des musulmans ; Allah, exalté soit-Il, dit : « De la terre Il vous a créés, et Il vous l’a fait peupler (et exploiter) » (Coran 11/61) ; ou encore : « Puis quand la prière est achevée, dispersez-vous sur la terre, et recherchez [quelque effet] de la grâce d’Allah » (Coran 62/10). Le Prophète (
) a dit à propos de la pollinisation des dattiers : « Vous êtes les plus à même de vous occuper de vos affaires mondaines ».
Bâtir sur la terre ne peut se faire que grâce à la maîtrise et au développement des sciences ayant trait à l’industrie, l’agriculture, l’économie ou encore le commerce ainsi que grâce à l’investissement économique dans les moyens modernes pouvant servir l’Islam et la Oumma. Les peuples qui ont progressé dans les diverses sciences profanes n’y sont arrivés qu’après avoir organisé rigoureusement les structures au sein desquelles étaient développées ces sciences. A l’inverse, les peuples qui n’ont pas pu se développer grâce aux sciences sont ceux qui n’ont pas su être rigoureux dans l’organisation de ces structures et n’ont pas investi comme il se doit dans les moyens modernes utiles à l’Islam.
Le besoin des peuples musulmans d’apprendre les sciences religieuses s’étend également aux autres sciences comme les mathématiques, la médecine, l’armement, etc. Dans notre époque actuelle, ces sciences sont devenues pour les musulmans plus qu’un simple besoin, elles sont nécessaires, d’autant plus que ces derniers sont à la traîne des autres peuples dans de nombreux domaines. Allah, exalté soit-Il, dit : « Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre, et d’autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais qu’Allah connaît. » (Coran 8/60).
Je rajoute à cela que la Oumma a besoin de toute science profitable, pour aujourd’hui et demain, afin de défendre son dogme et sa Charia. Nous savons que les Pieux Prédécesseurs se sont autant intéressés aux sciences religieuses qu’aux sciences profanes, lesquelles ont joué un grand rôle dans l’épanouissement qu’a connu la civilisation islamique. Saurons-nous être à la hauteur de ce qu’ont accompli ces hommes du passé ? Prendrons-nous conscience que notre salut passe nécessairement par l’excellence et le dépassement de la Oumma dans les sciences religieuses, d’une part, et dans les sciences profanes, d’autre part ?