Les sources manquent pour retracer avec précision la vie du prophète de l’islam, dont une partie du monde musulman commémore la naissance lors des célébrations du « Mawlid » (littéralement, « la naissance »). La lecture des récits de la tradition permet toutefois de dresser un portrait en filigrane, entre mythe et réalité.
Mahomet serait né, d’après la tradition, en 570 ou 571, dans la tribu des Qoraychites, à La Mecque. La tribu se subdivise elle-même en une dizaine de clans. Celui de Mahomet est chargé d’approvisionner les pèlerins de la Kaaba en eau, une fonction prestigieuse. Toutefois, la puissance de son clan n’est plus ce qu’elle était.
La tradition nimbe de merveilleux la naissance du prophète d’Allah. Les juifs de l’oasis de Yathrib (future Médine) en auraient été informés par l’apparition d’une étoile dans le ciel, et les mages de Perse auraient vu s’éteindre le feu sacré qui brûlait dans leur temple depuis mille ans… D’autres récits racontent que l’on n’eut pas besoin de couper le cordon ombilical du nouveau-né, la Providence y ayant déjà pourvu, que des anges le lavèrent et que les femmes le trouvèrent aussi propre que du cristal.
Mais Mahomet est aussi un nourrisson comme les autres. A l’instar de tous les nouveau-nés, on lui rase la tête : ses cheveux sont mis sur le plateau d’une balance et leur poids en or est distribué aux pauvres.
Une enfance entre le désert et les voyages
Mahomet est orphelin de père. La coutume enjoint d’envoyer les enfants des clans prestigieux de La Mecque en nourrice dans les tribus nomades du désert : l’air y étant plus pur, l’enfant deviendra plus robuste. Cette pratique permet, en outre, de contracter des alliances entre tribus, l’enfant devenant le frère de lait d’autres Bédouins.