Existe-t-il dans le Coran un passage qui justifierait une quelconque violence envers les femmes ? On peut répondre non avec certitude, quels que soient les arguments de ceux qui semblent être convaincus du contraire.
Le verset souvent avancé comme permettant à l’époux de frapper son épouse énonce ceci : « Et quant à celles dont vous craignez l’arrogance (nushûz), exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les (adribuhûna). Si elles répondent à votre demande, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Dieu est certes, Haut et Grand ».
Il est intéressant de commencer par le terme de nushûz, puisque c’est de là que découle le reste des recommandations prescrites par le verset. Ce terme est généralement interprété, et traduit, comme la désobéissance et l’insubordination de l’épouse envers son mari. Or, la signification première de ce terme dans la langue arabe est la surélévation, voire la séparation en hauteur (irtifa‘). Au sein du couple, ce nushûz correspond au mépris de l’un des partenaires envers l’autre, donc à de l’arrogance ou de l’animosité réciproque. Il est assez étonnant de voir ce terme changer de sens et être traduit autrement quand il s’agit de l’époux, malgré le fait qu’il s’agisse d’une situation identique à celle décrite par le Coran dans un autre verset : « Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence (nushûz), alors ce n’est pas un péché pour les deux s’ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la cupidité…