Les jeunes musulmans d’aujourd’hui sont confrontés à un nombre toujours plus croissant de tentations. L’une d’elles est la drogue. Que dit l’Islam à ce sujet ? Comment les musulmans doivent-ils considérer les drogues ? Pour le savoir, nous devons voir ce que le Coran et la Sunna (tradition prophétique) disent au sujet des substances intoxicantes et des stupéfiants.
Allah le Tout-Puissant a dit dans le Coran (ce qui signifie) : « Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. » (Coran 5/90)
Allah le Tout-Puissant a décrit l’usage d’intoxicants, comme étant, entre autre, un acte épouvantable, méprisable et odieux, inspiré par Satan, et Il nous a ordonné de nous en abstenir. Allah dit à la suite du verset ci-dessus (ce qui signifie) : « Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l’inimité et la haine, et vous détourner d’invoquer Allah et de la Salat. Allez-vous donc y mettre fin ? » (Coran 5/91).
Ce verset nous décrit en quoi cet acte est odieux et inspiré de Satan, les substances intoxicantes, en plus de semer les graines de la haine empêchent de se souvenir d’Allah.
Gardez à l’esprit que lorsque le terme ‘’substance intoxicante’’ est utilisé, il englobe tous les stupéfiants, car eux aussi entraînent, entre autres, la perte du contrôle de soi.
Il existe de nombreux récits attribués à notre noble Prophète () concernant les substances intoxicantes, en voici quelques exemples :
1) D’après Djâbir, le noble Prophète () a dit : « Quiconque boit du vin, fouettez-le. S’il le répète quatre fois, tuez-le. » Il (Djâbir) poursuivit : « Un homme qui avait bu du vin pour la quatrième fois fut amené au Prophète. Il fut frappé, mais pas tué.» (al-Tirmidhî et Abou Dawoud).
Les textes suivants (hadiths prophétiques) indiquent clairement que le noble Prophète () interdit les drogues :
2) Ibn ‘Umar a rapporté que le Messager d’Allah () a dit : «Tout produit enivrant est khamr (vin) et tout khamr est interdit (haram). Quiconque boit du vin dans ce monde et meurt sans s’être repenti n’en boira pas dans l’autre monde (au Paradis). » (Mouslim)
3) Djâbir a rapporté que le Messager d’Allah () a dit : «Tout ce qui rend ivre en grande quantité est interdit en petite quantité. » (al-Tirmidhî, Abou Dawoud et Ibn Mâdja)
4) Le Prophète () a dit : « Celui qui désobéit à ses parents, s’adonne aux paris, rappelle aux autres ses actes de charités envers eux ou a l’habitude d’être ivre ne rentrera pas au Paradis. » (al-Dârimî).
5) Ibn ‘Abbâs a rapporté que le Messager d’Allah () a dit : « Si un alcoolique chronique décède, il rencontrera Allah comme celui qui adore les idoles. » (Ahmed et Ibn Mâdja).
Dans d’autres narrations, le Prophète Mohammed () a décrit les substances intoxicantes comme :
1. La clé de tous les maux.
2. La raison de toutes les erreurs et les défaillances.
3. Le plus terrible des péchés majeurs.
4. La mère de toutes les atrocités.
5. La mère de tous les maux.
Pourquoi les drogues et les substances intoxicantes sont si odieuses, horribles, sales et viles à la lumière de l’Islam ? Voyons ce que les savants ont dit concernant les drogues et leurs effets :
L’imam Ibn Hadjar al-Makkî rapporte, d’après certains savants, qu’il y a cent vingt maux qui résultent de la consommation du haschisch (cannabis).
Pas dix ou vingt mais cent vingt méfaits produits en raison de la consommation de ces drogues !
Ibn Sîna a déclaré qu’en grandes quantités elles dessèchent le sperme (liquide qui transporte les spermatozoïdes, rendant ainsi le consommateur de stupéfiants sexuellement impuissant et stérile).
Ibn al-Bitar a déclaré : « Un groupe de personnes en consommait (des drogues) et ils deviennent tous des déficients mentaux. »
L’imam Ibn Taymiyya a dit : « Tous les maux, imperfections et autres mauvaises choses entrainés par le khamr (vin) sont entrainés par le haschisch et plus encore, car la majorité des maux résultant de la consommation de khamr touchent le domaine religieux, mais le haschich, lui, affecte dans une large mesure à la fois la religion et le corps. »
Certains prétendent que toutes les drogues n’intoxiquent pas et que les drogues comme l’héroïne et de haschisch causent uniquement un état de dépression, ralentissent et affaiblissent l’esprit. La réponse à ces mensonges est dans la déclaration suivante :
Umm Salama a dit : « Le Prophète a interdit toutes les substances intoxicantes et muftir (toute substance qui détend l’esprit). »
L’unanimité de la Oumma sur l’interdiction des stupéfiants est également rapporté d’après de nombreux spécialistes. L’imam al-Zarkachî a déclaré : «Le consensus de la Oumma sur l’interdiction de la consommation de haschisch est rapportée par plusieurs savants ; parmi ces oulémas figurent Qirafî et Ibn Taymiyya. »
Si cela ne suffit pas, l’imam Ibn Taymiyya a par ailleurs déclaré : « Celui qui considère qu’il est licite est devenu mécréant. »
Les savants des quatre écoles de jurisprudence islamique sont unanimes sur l’interdiction de la consommation d’intoxicants. Certaines plantes ont également été incluses dans cette catégorie, l’imam Rafî’ a clairement indiqué que : « Les oulémas ont dit que cette interdiction englobe la consommation de toutes les plantes enivrantes. »
Jusqu’à présent, nous avons prouvé par le Noble Coran, la Sunna et par le consensus des savants la prohibition des drogues. Elle peut être prouvée par le Qiyâs, à savoir le raisonnement par analogie. Quand une personne est ivre, elle ne sait pas ce qu’elle fait. Elle peut facilement tuer quelqu’un ou forniquer, etc. De la même manière, pour se nourrir, elle est capable de voler. Ce sont, sans l’ombre d’un doute, des actes illégaux. Il existe une règle générale selon laquelle tout ce qui conduit à quelque chose de Haram (d’illicite) est en soi interdit. Ainsi, les drogues ont été considérées comme illicite par les quatre sources de la jurisprudence islamique (Coran, la Sunna, le consensus ‘et le Qiyâs).
Quel est le châtiment légal relatif à la consommation de drogue ?
L’imam al-Mawardî a souligné que pour celui qui a consommé des plantes qui provoquent une surexcitation, des hallucinations ou une intoxication, le hadd (punition légale) s’applique, dans ce cas, la punition est quatre-vingts coups de fouet.
L’imam Qirâfi a dit que tous les savants de son époque ont déclaré que la consommation des plantes qui entraine une intoxication est interdite.
Cependant, il y a une différence d’opinion quant à la peine qui incombe à celui qui consomme de la drogue : soit le hadd parce qu’elle enivre ou ta’zîr (correction) car elle corrompt l’esprit.
Selon trois imams éminents (al-Châfi’î, Mâlik et Ahmed), consommer de la drogue, quelle qu’elle soit et en si petite quantité que ce soit, mérite le châtiment légal de quatre-vingts coups de fouet.
Selon l’école hanafite, si une quantité de drogue a été consommée, alors, et selon l’imam Muhammad, le hadd devient nécessaire.
Selon l’imam Abû Hanîfa et l’imam Abû Yûsûf, le consommateur doit être réprimandé sévèrement, mais là le hadd ne s’applique pas.
Le ta’zîr est une amende d’un montant non spécifiée, son montant reste à la discrétion du juge. Il convient de noter que, selon certains chercheurs et dans certains cas, le ta’zîr peut s’avérer plus sévère que le hadd lui-même, comme dans le cas où le consommateur est récidiviste.